MARC
BARON
Il y a
les sons collectés, ceux qui sont fabriqués. il y a ce qui est établi
en amont par des protocoles et qui projeté. Surtout ce qui vient aux
oreilles, parfois par hasard, lorsque la matière est travaillées en
studio, par la bande, par le microphone. Au départ aucun son ne paraît
plus intérresant qu'un autre. La forme (Diffusion, performance,
enregistrement) dépend essentiellement de la musique elle-même. Lorsque
cela a du sens, l'espace ou le contexte de diffusion peuvent aussi
déterminer
certaines choses. La complexité des qualités, leur assemblage,
est le fond-même de cette musique : prise entre un réalisme d'apparence
et le désir d'un plus grand flou ; la recherche d'une tension.
De 2000
à 2010 : Concerts et performances en tant qu'improvisateur
instrumentiste (saxophone). Des collaborations (avec Loïc Blairon,
Seijiro Murayama, Jean-Sébastien Mariage, Stephane Rives...), et des
éditions chez Potlatch "Propagations" et Formnction". Depuis 2010 :
Travail de compositions pour haut-parleurs (diffusion, disques,
installations sonores, performances live) et éditions de disques sur
les labels malaysiens et anglais et français : Theme Park ("une fois
chaque fois", Cathnor records ("∩") et Potlach ("hidden tapes").
Chronique
du disque 'Hiden tapes' : « Marc Baron a ici composé
cinq pièces électroacoustiques époustouflantes. On passe de
l'abstraction la plus pure et la plus austère à un chaleureuse
incursion dans le domaine de la pop, du dialogue ou de la porte
concrets aux parasites les plus durs.
Tout un
travail très précis et équilibré est fait sur les différentes
dynamiques de chaque matière sonore, de chaque manipulation, mais aussi
sur les couleurs bien sûr. Marc Baron développe une palette extrêmement
large et unique de timbres, de textures et d 'atmosphères différentes
sur Hidden Tapes ». ("improv/sphere")
Concert
report 'Hidden tapes' : "Marc Baron présente ses Hidden Tapes.
Une série de pièces électroacoustiques live focalisée sur le son
concret, l’enregistrement de terrain et les aspects sonores de la bande
magnétique. Diffusé en quadriphonie, le bruit de la bande analogique
prend ici tout son sens dans l’amplification, la distorsion, la
surimpression… Sans artifice, brut…" (Penn-ar-jazz)
marcbaron.fr/liveaustralie.wav
marcbaron.fr
—
THOMAS TILLY
Thomas
Tilly est un musicien utilisant le microphone et le haut-parleur
comme principaux instruments de création. Centré sur l’étude de
l’environnement sonore et sa confrontation avec l’espace dans lequel il
existe, son travail emprunte autant à la recherche musicale
expérimentale que scientifique. Dans sa démarche, l’écoute reste
centrale au détriment de toutes formes de représentations. Ce qui se
passe sur le terrain doit être interprété puis transmis à l’auditeur
dans des conditions d’immersion totale, la subjectivité de cette
restitution résidant dans le sensible plutôt que dans une mise en
oeuvre technique complexe. (...)
La
nécessité d’écoute et l’observation
du lieu comme postulat à toute création est nourrie par l’idée que
l’environnement sonore est bien plus complexe et changeant qu’il n’y
paraît, et que son pleine compréhension par l’auditeur ne peut résider
dans une relation superficielle.
Dans les
travaux de Thomas Tilly, tous
les outils de captation du son sont utilisés comme des moyens
d’écriture, des révélateurs. Captations ultrasoniques, sismiques,
hydrophoniques ou aériennes, la méthode employée n’est jamais prétexte
au spectaculaire, mais le vecteur d’une appréhension singulière du
monde. En ce sens, les représentations publiques sont souvent
accompagnées de clefs de compréhension, de discussions avec le public.
La médiation, aussi bien menée sous forme d’ateliers, que de
conférences ou d’écoutes commentées reste étroitement rattachée à la
pratique artistique, la culture de l’écoute et la transmission des
esthétiques sonores expérimentales ayant un sens politique et social.
Chronique
du disque 'Script geometry' / (Album. 2Lp+Cd) 2014 - By
"Improv-sphere" : De la prise de son au montage, cet artiste nantais
considère tout le processus de création comme un acte musical. Il ne
s'agit d'enregistrer le premier environnement donné et de se dire qu'on
pourra bien en faire quelque chose à un moment. C'est ce que laissent
ressentir ces enregistrements réalisés en Guyane française en tout cas.
Pour Thomas Tilly, l'environnement sonore semble bien être une sorte de
matériau sonore, quelque de pas encore musical, mais déjà modelé d'une
certaine manière, et qui ne redemande donc pas forcément un travail
d'arrangement et de déformation comme dans la musique concrète. Le
matériau sonore que forment le monde et l'environnement sont des
données qui ont déjà leur propre forme. Cela ne veut pas dire qu'il ne
demande pas être travaillé, cela laisse seulement penser que le monde
possède sa propre beauté, sa propre musicalité, mais qu'il reste encore
à la découvrir et la mettre en forme pour la mettre en valeur. Si
Thomas Tilly ne travaille que très peu ses prises de son, il n'utilise
aucun effet électronique et équalise seulement ses enregistrements, en
leur appliquant au maximum un léger filtre des fréquences basses en
plus, le travail effectué est tout de même considérable.
Pour ce
disque, Thomas Tilly a passé un mois a enregistré une zone de
biodiversité en forêt tropicale guyanaise. Un mois, jour et nuit, à
accumuler des prises de sons classiques, mais également des prises de
sons ultrasoniques pour mieux capturer la présence des communications
animales notamment. (...) Le travail de composition semble s'accomplir
dès la prise de son, à travers le choix de micros, la situation
géographique, l'orientation, etc. En tout cas, avec cette matière
plutôt brute, Thomas Tilly a su composer neuf pièces avec des couleurs
propres, une ambiance spécifique, une atmosphère singulière, etc. Il
est parvenu a véritablement composer de la musique avec le bruit du
monde, à créer une architecture sonore magnifique pour ses textures,
pour ses constructions, pour ses dynamiques. Et il y est parvenu car il
manipule les micros comme un instrumentiste, dans une attitude et une
posture proprement musicales, et car il sait choisir et manipuler ces
prises de sons comme un compositeur.
Ce n'est
pas que du bruit, ce
n'est pas que du field-recording, c'est de la musique, et de la bonne
musique. Pour ce concert à Delacharge, Thomas Tilly présentera une
version du projet "Script geometry".
Yvan
Etienne est artiste/activiste, il élabore des installations
intermédia, des dispositifs de diffusions scénographiques, des
concerts. Conçus comme des espaces à expérimenter, ses travaux sont
généralement liés aux contextes, aux spécificités in situ, acoustiques
et architecturales des espaces investis. Ses projets explorent les
propriétés immersives, invisibles, mouvantes et fugaces du son, pour
rejouer nos appréhensions et construire un dialogue en écho avec des
corps résonnants (visiteurs, architectures, contextes). Réalisés à
partir de sculptures, de phonographies, de compositions instrumentales,
électroniques, ses expériences convoquent réflexions intuitives et
questionnement des stéréotypes de la perception. En tant que musicien,
il compose et joue des pièces utilisant la vielle à roue, les
synthétiseurs analogiques, la phonographie et l’électronique. Ses
recherches questionnent la perception des corps résonants. il a joué
avec avec Phill Niblock, Yann Gourdon, Richard Glover, Brice jeannin,
Patrice Grente, Julien Ottavi, Robert Poss, Paul Panhuysen, Marie
Verry, Joachim Montessuis.
L'album
''Feu'' (Cd. 2014) / Par "métamkine" (Album. Cd) :
Yvan
Etienne : synthétiseur Serge, enregistrements, vielle à roue.
Enregistré,
composé et mixé par Yvan Etienne, 2013-2014. Enregistré aux
'2 princesses' et à l'EMS-Stockholm.
La vielle
est un instrument étroitement lié au drone, elle permet ce
continuum, ce bourdon sur lequel peuvent s'immiscer de nombreuses
figures électriques. Le synthétiseur analogique permet également cet
étirement du temps. Alors ensemble ça sonne autant horizontalement que
verticalement dans une ouverture harmonique infinie. Puis l'apport
d'enregistrements extérieurs vient encore enrichir cette matière en
fusion. Un excellent premier disque de cet artiste plus connu
jusqu'alors pour ses travaux d'éditeurs et de commisaire.