JEAN-LUC GUIONNET & SEIJIRO MURAYAMA
Saxophone, Snare
drum
J-L Guionnet : Guionnet was born 1966 in Lyon,
France and is a saxophone player in several groups of improvised
contemporary music and jazz.
Worked with Eric La Casa, Eric Cordier, Philipp Samartzis, Marc Baron.
S. Murayama : Born in 1957, in Nagasaki, Japan, percussionist, drummer,
worked with Fred Frith, Tom Cora, Keiji Haino, KK Null between 1980 and
1998. Since 1999 he lives and works in France. Collaborations with some
contemporary dance, theater, performance groups, as a
composer-musician.
Info / excerpts : Seijiro Murayama/Jean-Luc Guionnet "Mishima, Day and
nights" available at ftarri.
jeanlucguionnet.eu
seijiromurayama.com
Eng : For us, IMPROVISATION=IN-SITU.
The qualities and unique quantities of a site are the first condition
of our music, the switch which obliges us to play this way rather than
that. Inevitably, this implies great diversity between one concert and
another.
Via our moods at a particular moment, (since it is a given that we are
prone to moods !), the architecture and acoustics of the site, the
attention brought to bear on proceedings by the public and the
characteristics of the background noise, the site and the moment pass
through the filter of our propensity to play or not play this or that.
Jean-Luc Guionnet
The duo started life as a purely musical improvisation project.
It came about in 2006 as part of Catherine Diverrès’ choreography
project, Blowin’, following at the same time its own original path. A
structure, the presence of dancers, light, objects, all the elements of
this creation, forced us to find completely different musical games,
despite the project’s being located firmly in the improvised world
familiar to both of us.
It was from this point that the idea of exploring different fields, in
duo, sprang forth, pre-supposing a "non-concert" situation – in terms
notably of a particular space-time and in terms of silence.
To give a concert as if it were a non-concert.
In search of absence.
Murayama Seijiro
Fr : For us, IMPROVISATION=IN-SITU.
Les qualités et les quantités singulières du lieu sont pour nous la
condition première de notre musique, la pichenette qui nous fera jouer
comme-ci plutôt que comme-ça. Ce qui implique forcément une grande
diversité de résultats d’un concert à l’autre.
Pour dire, qu’entre notre humeur du moment (puisqu’il est dit que
forcément nous en avons une), l’architecture et l’acoustique du lieu,
le type d’attention du public et les caractéristiques du bruit de fond,
le lieu et le moment passent au filtre de notre propention à jouer ou à
ne pas jouer (ceci ou cela).
Jean-Luc Guionnet.
Ce duo a commencé comme un projet d’improvisation purement musicale.
En 2006, il a été intégré par Catherine Diverrès dans un projet
chorégraphique (Blowin’), tout en poursuivant en parallèlement son
chemin original. Structure, présence des danseurs, lumière, objets,
tous les éléments de cette création nous ont obligé à trouver des modes
de jeu musicaux complètement différents, malgré l’engagement fort du
projet dans l’improvisation qui nous est familière.
D’où est né, l’idée de trouver d’autres champs d’exploration pour le
duo.
En supposant le "non-concert" comme situation, par rapport à l’espace,
au temps, au silence, etc.
Faire un concert comme non-concert. À la recherche de l’absence.
Murayama Seijiro.
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THOMAS TILLY
Fiield recordings,
Electronics
Musician whose principle instrument is a microphone.
For twelve years he has been composing, inventing sound art
installations and teaching. His work has been presented in more than 15
countries. Tilly finds inspiration in different environmental analysis
protocols and how they have impact on the notion of listening. Tilly
has performed in many festivals : Cave12 (Geneva), Les Instants
Chavirés (Paris), Akouphene festival (Basel, Ch), Festival Cable
(Nantes), Simultan Festival (Romania), Live at Lieu Unique (Nantes),
Météo Festival (Mulhouse)...
Releases at Aussenraum, Aposiopèse, Circum disc/Helix.), + on his own
imprint Fissür
He collaborated with Jean-Luc guionnet, Junko, Dave Phillips, Raphaël
Ilias, and Claire Bergerault & Fabrice favriou in L'Échelle De Mohs.
aposiopese.com/pages/thomas_tilly
label-aposiopese.bandcamp.com
Fr : Thomas Tilly est un musicien utilisant le
microphone et le haut-parleur comme principaux instruments de création.
Centré sur l’étude de l’environnement sonore et sa confrontation avec
l’espace dans lequel il existe, son travail emprunte autant à la
recherche musicale expérimentale que scientifique. Dans sa démarche,
l’écoute reste centrale au détriment de toutes formes de
représentations. Ce qui se passe sur le terrain doit être interprété
puis transmis à l’auditeur dans des conditions d’immersion totale, la
subjectivité de cette restitution résidant dans le sensible plutôt que
dans une mise en oeuvre technique complexe.
Toujours connectées à l’idée d’un autre «possible musical», ses pièces
sonores, diffusions, ou installations, sont les fruits d’études ou la
recherche tente de supplanter l’esthétique, c’est l’exposition de
l’onde sonore qui est importante. L’implication sur le terrain reste
une part importante du processus nécessitant des phases d’écoute,
d’observation, puis d’enregistrement. En ce sens, la relation aux
espaces naturels, à l’architecture (dont le rôle est prédominant dans
le sonore), ou encore à l’urbanisme, deviennent des axes de recherches
privilégiés et leur appréhension dépasse souvent la seule pratique de
l’enregistrement du son.
Dans "Test/Tone", la cartographie et les méthodes d’analyses
acoustiques deviennent les outils pour ausculter le système nerveux et
la structure d’une salle de concert.
Dans son installation "Contrefrormes Ligne-A", c’est la posture
d’écoute des usagers d’un tramway qui devient prétexte à sa
transformation en salon d’écoute. Chez Thomas Tilly, la rapport entre
nature et technologie, primitivité et modernité reste un angle
d’approche privilégié, souvent abordé par le traitement des modes de
communication.
Dans "Cables & Signs", ce sont les stridulations d’insectes
aquatiques non identifiés qui sont mis en abîme avec la musique
électronique.
Dans "Stones, air, axioms", avec Jean-Luc Guionnet, c’est l’acoustique
et le volume d’air des lieux de culte qui est étudié et rapproché des
câbles et des codes de la société moderne.
La nécessité d’écoute et l’observation du lieu comme postulat à toute
création est nourrie par l’idée que l’environnement sonore est bien
plus complexe et changeant qu’il n’y paraît, et que son pleine
compréhension par l’auditeur ne peut résider dans une relation
superficielle.
Dans les travaux de Thomas Tilly, tous les outils de captation du son
sont utilisés comme des moyens d’écriture, des révélateurs. Captations
ultrasoniques, sismiques, hydrophoniques ou aériennes, la méthode
employée n’est jamais prétexte au spectaculaire, mais le vecteur d’une
appréhension singulière du monde.
En ce sens, les représentations publiques sont souvent accompagnées de
clefs de compréhension, de discussions avec le public. La médiation,
aussi bien menée sous forme d’ateliers, que de conférences ou d’écoutes
commentées reste étroitement rattachée à la pratique artistique, la
culture de l’écoute et la transmission des esthétiques sonores
expérimentales ayant un sens politique et social.
Thomas Tilly a présenté son travail dans plus d’une quinzaine de pays
et dans ne nombreux festivals internationaux dédiés aux musiques
expérimentales et improvisées. Il s’occupe depuis 2001 du label fissür
et participe ponctuellement à la rédaction d’articles sur la
phonographie, sa théorie et sa pratique.
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